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Be bipolaire
27 décembre 2013

La vie en communauté

Quand on est atteint d'une maladie comme la bipolarité, c'est la vie en groupe qui est plus compliquée. D'abord parce qu'on est pas à l'abri de faire une crise à tout moment en société et qu'on a peur du regard des autres mais aussi parce qu'on est persuadé que ça se voit sur notre front qu'on est pas comme tout le monde.

Moi j'ai du me battre, et encore aujourd'hui je me bats, contre l'anorexie mentale. Maladie qui vous empêche d'avoir une relation normale avec les autres parce que la seule chose qui vous inquiète c'est de devoir passer à table avec les autres. Alors vous fuyez les diners de famille, les restos et enfin les repas à la maison. 

Aujourd'hui, j'ai appris à ne plus avoir peur à la maison ou avec ma famille. Cependant manger au restaurant ou avec des gens qui ne sont pas de ma famille me met toujours très mal à l'aise. J'ai peur de ne pas finir mon plat, d'avoir le droit à des regards, à des jugements.

Je n'explique pas pourquoi cet acte si simple de manger est devenu pour moi une contrainte. J'aimerai pouvoir uniquement vivre en mangeant des chips et du chocolat. Mais la vie en société nous impose bien des repas avec entrée, plat, fromage et dessert. 

Même si avec les années je suis passé maitre dans l'art de faire semblant, je me doute bien que certains troubles peuvent se voir et je me demande toujours si les gens comprendront que je ne peux pas être autrement et que ça n'a rien à voir avec une question de volonté. Certains n'ont compris que quand je suis passée par la case hospitalisation. C'est ainsi. Les gens acceptent une maladie quand les médecins la confirment mais en réalité on sait bien que c'était là bien avant.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai eu des soucis avec la bouffe. La bipolarité c'est venu plus tard, quand j'ai commencé à me poser des questions sur la normalité. Vers l'âge de 14 ans, j'ai commencé à me demander pourquoi je vivais et alors les idées noires ont commencé à remplir les pages de mes cahiers. L'écriture a toujours été mon seule remède.

Aujourd'hui, je remplis un cahier avec mes histoires et cela m'aide à dire ce que je n'ose pas dire aux autres.

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