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Be bipolaire

31 décembre 2013

Dépendance

Pour la plupart des mortels, les luttes intérieures consistent à résister à nos addictions. 

Les bipolaires sont dépendants affectivement très rapidement. On ne peut pas dire qu'ils aiment tout le monde mais on peut dire que quand ils s'attachent à quelqu'un ils deviennent très vite dépendants.

Il faut ajouter à cela le traitement qui rend lui aussi dépendant. Vous arrêtez de le prendre quelques jours et vous sentez tout votre corps qui est chamboulé. Je sens ça à chaque fois que j'ai envie d'arrêter le traitement, je sens mon corps qui me rapelle que je ne peux pas vivre sans. Paradoxallement, le traitement qui est censé me guérrir, me transforme en droguée.

Il ne faut pas arrêter le traitement sans d'abors être conscient qu'on se met en danger. Des fois, j'ai envie d'arrêter juste pour embêter le médecin mais en fait je n'embête que moi là dedans. Si vous avez envie d'arrêter, demandez vous d'abord si vous pouvez gérer les crises seuls. Vous n'y parviendrez pas sans un bon environnement bien stable et un entourage très présent.

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27 décembre 2013

La vie en communauté

Quand on est atteint d'une maladie comme la bipolarité, c'est la vie en groupe qui est plus compliquée. D'abord parce qu'on est pas à l'abri de faire une crise à tout moment en société et qu'on a peur du regard des autres mais aussi parce qu'on est persuadé que ça se voit sur notre front qu'on est pas comme tout le monde.

Moi j'ai du me battre, et encore aujourd'hui je me bats, contre l'anorexie mentale. Maladie qui vous empêche d'avoir une relation normale avec les autres parce que la seule chose qui vous inquiète c'est de devoir passer à table avec les autres. Alors vous fuyez les diners de famille, les restos et enfin les repas à la maison. 

Aujourd'hui, j'ai appris à ne plus avoir peur à la maison ou avec ma famille. Cependant manger au restaurant ou avec des gens qui ne sont pas de ma famille me met toujours très mal à l'aise. J'ai peur de ne pas finir mon plat, d'avoir le droit à des regards, à des jugements.

Je n'explique pas pourquoi cet acte si simple de manger est devenu pour moi une contrainte. J'aimerai pouvoir uniquement vivre en mangeant des chips et du chocolat. Mais la vie en société nous impose bien des repas avec entrée, plat, fromage et dessert. 

Même si avec les années je suis passé maitre dans l'art de faire semblant, je me doute bien que certains troubles peuvent se voir et je me demande toujours si les gens comprendront que je ne peux pas être autrement et que ça n'a rien à voir avec une question de volonté. Certains n'ont compris que quand je suis passée par la case hospitalisation. C'est ainsi. Les gens acceptent une maladie quand les médecins la confirment mais en réalité on sait bien que c'était là bien avant.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai eu des soucis avec la bouffe. La bipolarité c'est venu plus tard, quand j'ai commencé à me poser des questions sur la normalité. Vers l'âge de 14 ans, j'ai commencé à me demander pourquoi je vivais et alors les idées noires ont commencé à remplir les pages de mes cahiers. L'écriture a toujours été mon seule remède.

Aujourd'hui, je remplis un cahier avec mes histoires et cela m'aide à dire ce que je n'ose pas dire aux autres.

20 décembre 2013

En résumé bipolaire ça veut dire quoi?

Bipolaire, comme son nom l'indique, ça veut dire qu'on a deux pôles. Moi je dirais que du coup on se retrouve avec 3 personnalités. Il y a la personnalité des phases dites normales c'est à dire la personne que nous sommes profondément et qui est celle que nous avons été depuis notre enfance.

La deuxième personnalité c'est l'euphorique. C'est des phases où l'humeur peut monter jusqu'à +5 et là on a envie de faire des milliers de choses et on dépense de l'argent et on ne peut pas s'empêcher de danser, de chanter et de rire aussi. Dans ces phases là je peux dire n'importe quoi.

La troisième personnalité c'est la dépressive et c'est de loin la plus désagréable parce que c'est sûrement la plus dure à gérer. On a plus envie de rien, on a juste envie de pleurer et de laisser tout tomber. C'est dans ces phases là qu'on a des pulsions de morts. Toutes les angoisses nous submergent et du coup on se sent incapables d'affronter la vie toute entière et on sent que la fin est bien la seule solution.

Personnellement, je n'ai jamais eu trop peur d'être numéro 2 même si c'est cette même personnalité qui me rend assez agressive car trop d'énergie à évacuer. Par contre, quand je suis numéro 3 et bien j'ai peur de moi-même.

Si vous avez à faire avec numéro 2 ou numéro 3, sachez que si la personne dit des choses méchantes ou dénuées de sens il ne faut pas prendre cela en compte, nous-mêmes dans ces périodes là nous sommes incapables de contrôler ce qui sort de notre bouche. Sachez également que nous souffrons de la maladie mais également de la culpabilité que nous ressentons après avoir tenu des propos méchants ou incohérents.

Nous n'avons pas une maladie mortelle mais nous pouvons en mourir car n'oublions pas que le taux de suicide chez les personnes bipolaires est bien plus elevé que chez les gens dits normaux.

Les raisons? Il n'y en a pas vraiment, c'est une mélange entre disfonctionnement du cerveau et facteurs environnementaux. J'ai tenu mes parents responsables de tout ça pendant longtemps mais maintenant j'ai appris qu'en fait c'est pas seulement leurs disputes à longueur de temps qui m'ont déclenché ça mais c'est aussi mes echecs personnels.

Si tu lis ça et que toi aussi tu cherches un coupable à tout ça saches que c'est juste ton cerveau qui ne fait pas ce qu'il doit faire et que ce n'est de la faute de personne. Si tu lis ça et que tu es parent d'un bipolaire, ne penses pas que tu es l'origine, penses plutôt que tu peux faire désormais partie des solutions et du soutien.

17 décembre 2013

Pourquoi un blog?

Aujourd'hui j'écris les premières lignes de ce blog et vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai décidé d'écrire ce blog.

Déjà, quand je faisais des recherches sur les troubles bipolaires, j'ai remarqué que tout n'était pas clair.

On nous parle de troubles I ou II et finalement on se rend compte que les troubles sont divers et même différents d'une personne à l'autre.

Moi, j'ose pas trop poser des questions aux médecins, déjà parce que j'en ai vu beaucoup et qu'ils ne sont pas tous d'accord et aussi parce que je comprends pas tout ce qu'ils racontent avec leur jargon psy.

Ensuite, j'écris parce que j'ai cherché des gens comme moi sur internet et je n'ai pas trouvé beaucoup de lieu où je pouvais lire des choses qui me ressemblent.

Et puis dans le fond, j'écris ça parce que j'ai commencé un cahier à ma première hospitalisation et j'ai toujours voulu que les gens autour de moi prennent conscience de cette différence que j'ai à présent.

Alors j'écris aussi pour vous, autres malades, pour se soutenir, se donner des conseils, pour une vie meilleure.

17 décembre 2013

Quand le verdict tombe

La première fois que j'ai été hospitalisée, c'est-à-dire le 21 novembre 2011, je savais que j'étais hospitalisée pour une prise trop élévée de somnifères mais quand on m'a parlé bipolarité, j'ai un peu fait la tête.

ok je ne suis pas quelqu'un qui arrive à se maîtriser niveau émotion mais de là à me coller une maladie sur le dos, je trouvais ça dur.

Et puis je me suis renseignée. Bipolaire c'est un peu vague. Les medecins m'ont parlé de troubles manico-depressifs et là j'ai même trouvé que c'était limite un gros mot.

En fait,j'ai filé à la bibliothèque de la fac et j'ai fouillé rayon psyco. J'ai emprunté le peu d'exemplaires qu'il y avait. Et là a commencé des heures de lecture et d'incompréhension.

D'abord bipolaire ça voulait dire être malade à vie pour moi. Tout de suite, je me suis dit que j'allais devoir suivre un lourd traitement et avecle recul je n'avaids pas trop tard.

Alors pour tous ceux qui ont été diagnostiqués, sachez que les médecins mettront du temps à être d'accord sur le diagnostic et une fois qu'il sera établi et bien n'ayez pas peur de ces mots qu'on va utilisés.

Bizarrement, je me sens beaucoup plus envahie par la maladie depuis qu'on m'a dit qu'elle était là. Aujourd'hui,  je n'ai pas l'impression que se passe une journée sans que je sois malade. Avant je changeais d'humeur je ne me posais pas plus de questions maintenant dès que mon humeur change je me dis qu'il faudra que je le dise au médecin.

Alors si vous lisez ça et que vous êtes vous aussi atteint de cette maladie dont personne ne sait rien, suivez moi au fil du temps et ensemble on va essayer de comprendre ce qui nous arrive et ce qu'on peut faire pour se rendre la vie un peu plus paisible.

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